Psychanalyse

Christian Cervera

Psychanalyste à Montreuil


Pour dire ce qu'est la psychanalyse je vais emprunter cette célèbre allegorie de la caverne que le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter dans les oeuvres du philosophe Platon, livre VII de la république.

Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchainés.
Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'a eux.
Des choses et d'eux mêmes, il ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux.
Des sons ils ne connaissent que les échos. <<Pourtant ils nous ressemblent>>.

Que l'un d'entre eux soit libéré de ses chaines et accompagné de force vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements.
Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce qu'on veut lui montrer. Alors ne voudra t'il pas revenir à sa situation antérieur?
S'il persiste, il s'accoutumera, il pourra voir le monde dans sa réalité.
Prenant conscience de ''sa condition antérieure'', ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuserons de le croire:<< Ne le tuerons t'ils pas>>.    

 

Il s'agit pour l'auteur de ce texte de faire savoir que ces prisonniers ce sont les humains.
Ils sont prisonniers des ''apparences'' car identifiés à ''la'' réalité qui serait coextensible à l'expérience de leur perception et de leur sens, considérées comme sans faille, je dirai sans ambiguité et sans équivoque.

Pour la psychanalyse il va être question de rendre possible et éclairante, au travers du dire, de la parole une vérité qui s'écrit au travers de l'équivoque et de l'ambigue dans le discorps de la personne qui parle.

Ainsi cette discorp-dance sera en mesure de faire émerger le désir du sujet, rien de commun avec l'envie, non pas comme une illusion de plus mais comme constituant l'être de la personne.

S'engager dans ce ''chemin'' c'est prendre le risque de la surprise et de l'étonnement.